Introduction

Nous avons jusqu'ici supposé que les phases solides restaient pures, c'est-à-dire que le solide \(A\) ne contenait pas de \(B\), et réciproquement.

Mais les solides n'ont pas toujours des compositions stœchiométriques : il est ainsi possible d'insérer une espèce dans un réseau cristallin ou encore, de substituer des particules de d'une espèce par une autre dans un réseau cristallin.

On obtient ainsi des "solutions solides", qui peuvent être soit d'insertion, soit de substitution.

Si ces solutions solides sont bien des phases solides, thermodynamiquement elles se rapprochent plutôt de liquides, avec une enthalpie libre qui dépend de la composition. L'enthalpie libre d'une solution solide se représente d'ailleurs avec un formalisme tout à fait analogue à celui utilisé pour les phases fluides.

On écrira ainsi :

\[\begin{array}{rcl} g^{(S)}(T,x^{(S)}_A) &= &x^{(S)}_A \mu_A^{(S)}(T) +x^{(S)}_B \mu_B^{(S)}(T) \\ & & + RT \left(x_A^{(S)} \ln \left (x_A^{(S)} \right)+x_B^{(S)} \ln \left(x_B^{(S)} \right) \right) + g^{E, (S)}\left(T, x_A^{(S)} \right) \end{array} \]

Avec les états de référence choisis (enthalpies libres des corps liquides purs égales à zéro à toute température), nous pouvons admettre que, lorsqu'on augmente la température, la courbe d'enthalpie libre du solide (\(g^{(S)}/RT\)) se déplace vers le haut.