Coûts opératoires
On peut les diviser en deux groupes :
les charges fixes, non directement reliées à la capacité de production (main d'œuvre par exemple, entretien, taxes et assurances, royalties). Le coût annuel de l'entretien peut atteindre en première approximation 10% du capital fixe (hors coûts indirects) ; il varie notamment en fonction de l'agressivité des matériaux traités. En ce qui concerne la main d'œuvre, les unités de production des matières premières chimiques fonctionnent en continu toute l'année 24h/24 : on se base classiquement pour le calcul économique sur 8200h/an, en décomptant 3semaines d'arrêt sur l'année pour l'entretien. Si l'on tient compte des congés, indisponibilités, formation, entretien courant, il est admis que pour assurer un poste en continu sur toute l'année, il faut compter 5 personnes. De plus, les besoins en main d'œuvre peuvent être estimés par des méthodes rapides, telles que [ Chauvel, 1976[1]] :
\(\frac{\textrm{nombre heures opérateur}}{\textrm{tonne de produit}} = t\times \frac{\textrm{nombre d'étapes du procédé}}{\left(\textrm{capacité en tonnes par jour}\right)^{0,76}}\)
avec \(t=23\) pour des opérations discontinues
\(t = 17\) pour des opérations continues avec une instrumentation moyenne
\(t = 10\) pour des opérations continues avec une bonne instrumentation
Remarque :
Cette évaluation est obtenue à partir d'une relation relativement ancienne (1976). Il conviendrait d'analyser sa validité dans les conditions actuelles. D'après Sinnott (1983)[2], la main d'œuvre ne devrait pas dépasser 15% des coûts opératoires.
Les taxes et assurances sont estimés à 1 à 2% du capital fixe chacun. Si des royalties ou des frais de licence sont à prendre en compte, ceux-ci peuvent accroître le prix de vente à hauteur de 1 à 5%.
les charges variables, fonction de la capacité de production (matières premières, utilités). La consommation de matières premières est directement calculable à partir du bilan matière. Il peut y avoir d'autres consommations qui ne dépendent pas que du bilan matière : c'est le cas d'un catalyseur pour lequel il faudra connaître sa durée de vie par exemple ou son cycle de retraitement. Le prix des utilités doit tenir compte du coût de fabrication, des frais de distribution et s'il y a lieu des frais occasionnés par leur recyclage. Il faudrait rajouter ici une contribution aux frais de la compagnie, en recherche et développement par exemple. Ces frais généraux peuvent constituer 20 à 30% des coûts opératoires.